"Avant de critiquer un bénévole, demandez vous si vous pouvez faire son travail” : voila peu ou prou l’affiche qui vous accueillera si - par mégarde - il vous prend l’envie de faire un tour à l’abeille dauphinoise. Piqué au vif, je me mis en tête de résoudre ce mystère, planté devant l’entrée. Le spectacle qu’on peut y voir ne manque par ailleurs, pas d’intérêt : quelques silhouettes s’agitent, à un rythme à la fois erratique et indolent. Après avoir attendu un quart d’heure dans le froid, l’air pénétré et pensif, qu’un de ces glorieux bénévoles (pourtant affairé a ranger un carton à quelques mètres de moi) ne daigne m’adresser la parole, j’ai osé faire un pas en avant et me suis approché de la caisse. Grave erreur ! Le monsieur, pourtant jusqu’ici presque débonnaire, se mis soudainement à vociférer, la bave au lèvres, dardant son regard torve d’un air possédé : “quonquevouspsadidentrer !!!” ai-je cru comprendre. Mi-terrifié, mi-irrité par cette créature voutée, j’ai lâchement pris la fuite. Jamais je ne connaitrai les trésors que recèle l’abeille dauphinoise. Quant à la réponse à l'affiche : “Oui, les yeux bandés, et après une nuit blanche”